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— Je vous obéirai, madame, et vous n’auriez qu’à me rappeler à l’ordre si je manquais…

Mme Darquet se leva avec un geste délibéré.

— Oh ! mademoiselle, je ne vous surveillerai point, je n’ai pas le temps !… Je vous crois assez intelligente pour savoir suivre fidèlement la voie que je vous ai tracée… en étant persuadée que si vous vous en écartiez, nous devrions nous séparer immédiatement.

— Je ferai de mon mieux, madame, balbutia Armande d’une voix de petite fille.

— J’y compte.

Mlle Armande se hasarda à questionner.

— Est-ce que ces demoiselles ne sont pas deux ?

Un sourire complaisant effleura les lèvres de la mère.

— Vous n’aurez pas à vous occuper de Baby, elle a son Anglaise. Je vais vous faire mener près de Cady.

Et, expliquant, tout en sonnant Maria :

— Son nom est Hélène, mais dans sa petite enfance, elle s’était affublée elle-même de ce nom de Cady qu’on lui a conservé…

Puis se rappelant que la question pécuniaire n’avait pas été abordée, elle jeta vivement, avant que la femme de chambre parût :

— En sus de votre entretien et de deux robes par an à prendre chez ma couturière, je vous donnerai quatre cents francs par mois.

Armande sursauta :

— Oh ! madame.

Mme Darquet la regarda durement.

— Trouveriez-vous que ce soit trop peu ?

— C’est que, avec les charges, les obligations…

L’autre l’interrompit.

— Que voulez-vous dire ?… Imaginez-vous que vous serez des réceptions ? Vous mènerez avec ma fille une vie tout à fait retirée, et je ne vous impose aucune élégance. Soyez propre, simplement. Oh ! pour cela, je suis exigeante, du moins pour les soins