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Comme ils se dirigeaient vers l’escalier, elle le questionna en souriant.

— Alors, c’est non ?

Il feignit de ne point la comprendre, quoiqu’il saisît parfaitement le sens de cette brève demande.

— Quoi donc ?

— Vous refusez d’épouser cette brave Fernande de l’Isle ?… Elle est délicieuse, cependant.

— Écoutez !… je suis doux de caractère, pourtant je me soucie fort peu d’être battu par ma femme… et il paraît qu’elle rossait son premier époux !

— Quelle calomnie et quelle sottise ! c’est bien plutôt lui qui se livrait à des sévices sur elle !

Renaudin prit un air naïf.

— Ah ! c’est possible, après tout, je croyais que c’était l’inverse. Et puis, tenez, je crois que cela me déplairait encore davantage… L’idée que ma femme a pu être corrigée par un autre me serait insupportable.

Mme Darquet eut un léger éclat de rire.

— Vous aimez mieux que ce soit vous qui vous livriez à cet exercice ?

— Non, mais je préfère un corps indemne… à tous points de vue, d’ailleurs.

Mme Darquet redevint sérieuse.

— Tout cela, ce sont des plaisanteries ou de méchants potins… Fernande n’a eu que des démêlés d’intérêts avec son mari, qui était un triste sire.

— Ah ! oui, fit Renaudin avec détachement. C’est lui qui avait la fortune… et le mauvais goût de vouloir la garder après la séparation.

Mme Darquet ne put s’empêcher de rire de nouveau.

— Mon Dieu, que vous êtes devenu rosse depuis que vous êtes Parisien !

Le jeune homme s’inclina avec une gratitude sincère.

— Grâce au poste inespéré, que je vous dois, madame, je ne l’oublie pas, croyez-le bien !… Mais il