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mieux l’abuser, pour obtenir d’elle les renseignements nécessaires à l’accomplissement du cambriolage… Et elle, pauvre sotte, elle avait aimé, chéri, ce petit traître ?… Elle était humiliée, elle souffrait cruellement… Pour la première fois de sa vie, elle sentait une solidarité avec ses parents. Le vol dont ils étaient l’objet l’indignait et elle enrageait d’en être la cause indirecte.

Elle songeait peu à son institutrice, toute à sa déconvenue personnelle, à la chute douloureuse de la seule affection qui eût réchauffé son existence glacée.

Georges avait eu la lâcheté de l’abandonner !… de la laisser à la merci de cet homme qui pouvait l’assassiner !… Il avait fui, sans un regard pour son amie, sans un mot.

Les yeux de Cady s’emplirent soudain de larmes et sa poitrine se souleva, gonflée de sanglots.

Un léger bruit la fit tressaillir. Elle essaya de se soulever, saisie d’une épouvante… sentant la mort approcher.

L’homme s’était ravisé, revenait pour la tuer !… Elle eut l’affre atroce de doigts posés sur sa gorge, l’étranglant. À son cri inarticulé, poignant, la voix douce du petit Georges répondit :

— N’aie pas peur, Cady, c’est moi… Je suis seul, Paul est parti… D’ailleurs, il ne te ferait pas de mal, c’était promis, tu comprends.

Et soudain, la faible lueur de la petite lampe électrique jaillit. Il se pencha, caressa le front de Cady de ses lèvres avec effusion.

— Cady, ma loute !… Ma pauvre chérie, tu as eu bien peur !…

Rapidement, il défaisait le bâillon, coupait la corde.

— Cady, parle-moi ; tu n’es pas fâchée ? On avait absolument besoin de galette… Faut pas en vouloir à Paul… Il aime tant maman !…