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rible gamine et s’en fut ostensiblement rejoindre le groupe Durand de l’Isle.

— Faisons-nous un second tour de bridge ? demanda-t-il empressé.

Le visage de Mme Durand s’illumina :

— Comment donc !… C’est-à-dire, ma fille jouera ; elle a une telle passion pour le bridge !… Madame Darquet, c’est votre tour, vous me permettrez de suivre votre jeu ?… Vous êtes si supérieure !… Je prendrai une bonne leçon.

Les secrétaires, prétextant un travail pressé, avaient pris congé. Les deux Serveroy, désœuvrées, retombèrent sur Cady.

— Viens avec nous dans la galerie… Dis donc, quelle chance tu as de voir ces deux jeunes gens tous les jours, ils sont charmants !

— Zut ! zut et zut !… répondit Cady, agacée. Vous ne croyez pas que je vais vous écouter chanter les louanges de Listonnet et de Malifer !… un grand jackdale et un pisse-vinaigre !…

— Qu’est-ce que tu dis ? s’esclaffa Marie-Annette, dont le visage se tordit.

Cady répondit majestueusement :

— C’est des mots à ma nourrice !

Et, brusquement, une tristesse, une mélancolie sans nom l’envahirent. Elle s’absorba si bien en elle-même qu’elle n’eût pu dire, le lendemain, comment les hôtes étaient partis, quand elle avait regagné sa chambre, s’était couchée et était tombée dans le profond sommeil qui la conduisit d’une traite jusqu’au lendemain matin, sans que la rentrée de Mlle Armande troublât son repos.