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— Oui, j’ai un collier… pour toi.

Georges poussa un cri joyeux :

— Oh ! Cady, mignonne Cady !

Penchée à la croisée, la fillette mesura le vide.

— Si je le jette, il va tomber dans la cour, sûr !

Il dit précipitamment :

— Ne le jette pas !… Attends !

Et il disparut.

Peu après, Cady se redressa avec un sursaut de contrariété. Auprès de Georges, elle apercevait le buste et la tête équivoque de Paul, le jeune homme fripé, aux cheveux teints au henné.

— Ne t’en va pas, Cady ! s’écria Georges alarmé de son geste.

Paul sourit d’un air engageant.

— Tenez, mademoiselle, voilà qui fera l’affaire.

Il tendit par la fenêtre le long manche d’une tête de loup, à l’extrémité duquel il avait fixé un mouchoir noué en forme de sac.

— Mettez l’objet dans le mouchoir. N’ayez crainte, il ne tombera pas.

Mais Cady, révoltée, recula.

— Ce n’est pas à vous que je le donne ! s’écria-t-elle frémissante et hautaine.

Le jeune homme sourit avec contrainte.

— Ne parlez pas si haut !… et ne vous fâchez pas, Charlotte est malade, vous savez bien, et Georges n’a pas le bras assez long.

Le petit garçon se penchait, inquiet.

— Voyons, Cady, fais donc pas de magnes !…

La jeune fille se saisit brusquement du mouchoir que Paul maintenait à sa portée, le roula en boule et le lança à toute volée dans la direction du jeune homme.

— Zut ! cria-t-elle outrée.

Et, le collier à la main, elle reprit le galop vers la chambre de sa mère, où elle le lança brutalement sur la cheminée, dans une coupe.