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plus petite valait certainement une fortune… Le collier tiendrait dans le creux de sa main… Mme Darquet ne s’apercevrait de rien, au moins pendant très longtemps, car elle ne portait ses parures que très rarement…

Ce serait aussitôt le soulagement des peines qu’enduraient la malade et son fils…

Et, s’interrogeant, la jeune fille constatait que l’idée de voler sa mère ne lui inspirait pas plus de répugnance que d’effroi. Elle ressentait peut-être, au contraire, tout au fond d’elle-même, une espèce de joie rancuneuse à léser Mme Darquet.

C’était cependant fort simple. Il y avait beau temps que, furetant en cachette chez Noémi, pendant les absences de celle-ci, elle avait découvert le ressort secret qui ouvrait une petite boîte en marqueterie, dans laquelle Mme Darquet déposait son trousseau de clefs.

Elle avait parfois fait usage de celles-ci pour d’insignifiants larcins, surtout pour avoir le plaisir de constater qu’elle était à même d’ouvrir et de visiter armoires, secrétaires, chiffonnier…

Jamais l’idée ne lui était venue de dérober de l’argent pour elle ; mais, une fois, elle s’était plu à déchirer un billet de cent francs en menus morceaux et à le fourrer au fond d’un soulier… attendant avec anxiété le résultat de son acte, qui lui était suggéré par des impulsions assez complexes. Il n’avait eu aucune suite et elle avait cessé de songer à cet incident, après quelque déception de son peu de retentissement.

Elle revint dans la galerie sans avoir pu prendre un parti.

Justement Mme Darquet répondait à une question que Mme Durand de l’Isle lui adressait du fumoir, pendant le loisir des comptes d’une première manche.

— Non, non, je n’emmène point Cady au Cap-d’Ail ! s’écriait Noémi… Il n’en a jamais été ques-