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— Cady ! Qu’est-ce que c’est que ces termes !… cria-t-elle avec indignation. D’ailleurs, tais-toi !… Tu te mêles de ce qui ne te regarde pas !…

Et, à la porte ouverte, elle appela, courroucée :

— Maria ! Clémence !…

Les deux bonnes accoururent.

— Que s’est-il passé ici, tout à l’heure ?

Elles affectèrent une ignorance.

— Mais, madame, nous ne savons pas !

— Clémence, Mlle Cady prétend que vous avez couché Baby.

La cuisinière protesta aigrement :

— Moi ? Jamais de la vie !… D’abord, je ne suis pas entrée ici ! Ah ! si Madame écoute les rapports de Mlle Cady !… On ne sait pas à qui elle en a, en ce moment… Elle s’en prend à tout le monde !…

La fillette bondit en avant, et, convulsée, livide d’indignation, elle cracha au visage de la domestique :

— Saleté !…

Mme Darquet s’effondra sur une chaise.

— Cady !… Quelle horreur !… Mais où sommes-nous ? bégaya-t-elle suffoquée.

La petite avait fui, affolée.

Mme Darquet se lamenta, complètement démoralisée.

— Mon Dieu ! ces dames qui sont au salon à m’attendre, pensant on ne sait quoi… On ne peut donc pas avoir une minute de tranquillité !…

Maria s’avança doucereuse.

— Si Madame veut, je vais téléphoner à M. le docteur Trajan ?… Vraiment, je crois que Baby est un peu souffrante… Miss me le disait ce matin…

L’Anglaise larmoyait à présent, marmottant :

— J’aime tant Baby !… Je suis désolée !… Je ne voulais pas ennuyer Madame… Sans quoi je l’aurais prévenue… Je n’avais pas idée que miss Cady s’affolerait pour rien du tout… Elle a menti, pour me faire tort…