précipita, fébrile, les mains tremblantes, et se saisit de la pierre grisâtre.
— C’est seulement ça ? s’écria le garçonnet déçu.
Cady expliqua :
— Tu vois bien que ce qui est laid, c’est une enveloppe… Le diamant est à l’intérieur… Il est très beau… Papa a dit à Maurice Deber que c’était un magnifique cadeau. Et, tu sais, papa y ne se frappe pas pour rien.
Georges reprenait de l’intérêt pour l’objet.
— Donne, fit-il.
Et il le tourna, le palpa, le gratta longuement.
— Tu vas l’user ! plaisanta Cady.
Il fit le geste de le glisser dans sa poche. Et, penchant la tête coquettement, il demanda avec une supplication câline :
— Cady, donne-le-moi ?
— Tu es fou !
— Je t’en prie !…
— Mais je ne peux pas te le donner ; il est à papa, il n’est pas à moi.
Le gamin fourra le diamant audacieusement dans sa veste.
Alors, ma chérie, s’il n’est pas à toi, ça m’est bien égal, je le prends !
Un afflux de sang empourpra subitement les joues de Cady. Elle fondit menaçante sur l’enfant.
— Rends le diamant de papa, tout de suite !
L’enfant, intimidé, céda, jetant la pierre à travers la chambre.
— Va donc le chercher, sale rosse ! cria-t-il rageusement.
Sans mot dire, Cady ramassa le diamant, le remit dans le tiroir, et ordonna, la voix brève :
— Referme !…
Georges se détourna, maussade.
— Je ne peux pas.
Elle repoussa le tiroir.