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grands yeux bleus éplorés de l’enfant, pour le distraire, elle le mena devant le bureau, frappant du doigt sur un tiroir.

— Regarde, c’est là-dedans que se trouve le diamant dans sa gangue dont je t’ai parlé.

Les yeux de Georges flambèrent soudain séchés.

— Oh ! le diamant ? s’écria-t-il avec avidité. Fais voir !

— Mais, je n’ai pas la clef du meuble, tu penses !

Georges se pencha pour étudier la serrure.

— Tu es bien sûre que c’est là ?

— Très sûre.

Le petit garçon se redressa, avec un rire sournois.

— Toi aussi, Cady, tu voudrais le voir le diamant ?

— Évidemment.

Georges fouilla dans sa poche, et en tira un petit outil de fer qu’il engagea dans la serrure, d’un geste prompt, avec un coup d’œil méfiant autour de lui.

— Que fais-tu ? s’écria Cady, interloquée.

L’autre ne répondit pas, tournant, poussant son crochet ; une ride profonde se creusait dans son front délicat, tandis que ses petites mains se crispaient sur l’instrument, pesant dessus de toutes leurs forces.

Enfin, il poussa un soupir de satisfaction, et ramena le tiroir ouvert.

— Ça y est, sans douleur ! s’écria-t-il d’une voix à la fois enfantine et canaille, en brandissant son crochet avec triomphe.

Cady le considérait avec un mélange de stupeur, d’effroi et d’admiration.

Il ne s’occupait guère des impressions de son amie et la questionnait âprement :

— Où est-il, le diamant ? Cherche, toi… Moi, je ne veux rien bousculer, ça se verrait.

À l’idée de toucher de nouveau la précieuse pierre, pour laquelle elle ressentait une si grande curiosité, toute réflexion s’enfuit du cerveau de Cady. Elle se