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— J’en gagnerai comme Paul.

— Il gagne de l’argent, Paul ?

— Certainement.

— En faisant quoi ?

— D’abord, il joue aux courses.

Cady haussa les épaules et prononça d’un air entendu :

— Les courses !… On s’y fait enfiler plus souvent qu’on n’y rafle du pognon !…

— Des fois, on a la veine. Et puis, Paul joue aussi dans les cercles… Et là, il gagne toujours.

— Il triche, alors ?

— Pour sûr !… Tu ne voudrais pas qu’il soit assez poire pour laisser faire le coup aux autres !…

— Comment est-ce qu’il triche ?

— Oh ! il y a bien des façons. Ça dépend du jeu, et puis des pontes, et puis de l’endroit… Des fois, il triche à la mise, ou à la retourne, ou c’est la carte filée, ou bien il fait la séquence, mais, pour cela, il faut des copains, et puis surtout une boîte où on ne soit pas sur l’œil.

Cady hocha la tête en riant.

— Tu as l’air bien calé, toi !… Il te montre les coups ?

— Oh ! je suis déjà adroit ! Tu n’as pas de cartons ?

— Si, dans la table de bridge.

Le garçonnet sauta sur ses pieds, s’empara d’un jeu de cartes, le battit, l’étala et expliqua :

— Je suppose que nous jouons à l’écarté. C’est l’autre qui fait… Tu laisses courir la chance, si elle est pour toi, tant mieux ; si elle est contre toi, tant pis, c’est pas mortel… La main te vient ensuite, et tu es sûr de te remonter… Quand tu ramasses les cartes, une supposition que tu vois un roi… Tu le saques, et puis tu fais courir derrière toute sa couleur… Au moment où tu présentes à la coupe, c’est ton affaire que ton tas y se trouve dessus… En rele-