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Mais ses pleurs n’avaient plus autant d’amertume que naguère.


XX

Mme Darquet était absente pour quarante-huit heures, devant assister au mariage d’une parente à Nancy.

Après le repas, que l’institutrice et son élève avaient pris dans la salle de bains, le député dînant dehors, Mlle Armande s’adressa à Cady, d’un air à la fois résolu et gêné, le regard fuyant.

Ma chérie, si cela ne vous ennuie pas de rester seule ce soir, j’ai affaire à sortir… Une conférence par un de mes anciens maîtres de l’Université, à laquelle je désire vivement assister.

Cady ne la regarda même pas, répondant froidement :

— Bien, mademoiselle.

— Il va sans dire que vous me garderez le secret ?… Je ne fais rien de mal, mais madame votre mère pourrait se choquer de cette sortie sans sa permission…

La fillette haussa les épaules sans desserrer les dents. Les niaiseries hypocrites de Mlle Lavernière l’excédaient.

Du reste, ce soir-là, elle ne ressentait contre la maîtresse de son père nulle animosité, nulle curiosité ; seulement, une lassitude extrême l’accablait.

Tournant le dos aux apprêts de toilette minutieux de l’institutrice, elle s’enfonça dans la lecture d’un roman dont le style baroque et les répétitions oiseuses l’exaspéraient, quoique le fond lui plût, de ces contes de rude et libre vie sauvage.

Elle ne parut point entendre l’adieu de Mlle Ar-