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le traite de vieux clampin qui n’est pas capable de se déranger, et qu’elle est trop bonne de venir trouver dans son sale trou… Et toujours qu’il se confond en excuses… Et puis alors, ils entrent dans la maison et on ne voit plus ce qu’ils font, mais paraît que c’est à l’instar… Ça a fait bien rire Paulette au commencement… Maintenant, ça la barbe, parce que c’est toujours la même chose. Seulement, tu comprends, elle est contente de palper mille balles… et pendant les minutes où elle se rase, elle tâche de ne plus penser qu’à la galette.

Cady déclara :

— Mille francs, cela vaut de s’embêter un peu.

— Oui, mais tu sais, c’est pas toujours commode de lui causer, à ce vieux, il est vétilleux !… Un jour que Paulette lui a dit « M… » il s’a foutu dans une colère !…

Cady interrogea.

— Alors, tu viens toujours avec elle ?

— Des fois pas. Quand il pleut, c’est moche la campagne… Mais, quand il y a du soleil, j’aime bien. Tu verras, c’est joli.

— C’est un château !

— Oh ! non, une petite maison, mais gentille, et puis surtout que c’est au bord de l’eau.

— Une rivière ?

— Oui, une rivière.

— Quelle rivière ?

— Ah ! je ne sais pas… y a des canards.

Émile glissa :

— C’est la Seine, parbleu.

Cady reprit au bout d’un instant :

— Et qu’est-ce qu’il dit, le type de te voir ?

— Paulette lui a raconté que j’étais son neveu. Il m’a salué un jour en m’appelant M. le marquis. Si y demande, on dira que tu es ma sœur.

Un rire secoua Cady.

— Oh ! oh ! alors, je serai la marquise ?