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Le juge se tourna vers Mme Darquet.

— À quelle heure descendent donc vos domestiques ?

— Quand je suis à Paris, à sept heures au plus tard ; mais lors de mes absences, j’imagine qu’ils en prennent à leur aise.

M. Renaudin revint à l’enfant et dit avec douceur et précision :

— Pourquoi mens-tu, Cady ?

La petite arracha subitement sa main de celle du juge et riposta avec sécheresse :

— Je ne mens pas !

— Si ! À huit heures, lorsqu’on a examiné le cadavre de Mlle Lavernière, il était froid et rigide, la mort remontait à plus de six heures… Or, il est prouvé que la corde enserrant le cou a été coupée le corps étant encore chaud… que l’eau a été ingurgitée par la victime, qui, alors, n’était pas complètement morte. Quand tu es venue au secours de ta malheureuse institutrice assassinée par des cambrioleurs qui ont pillé ensuite l’appartement, il n’était pas plus de minuit ou une heure du matin ! Pourquoi n’as-tu pas appelé à ce moment ?… et pourquoi as-tu attendu jusqu’à huit heures ?…

La fillette répondit sans hésitation, la voix frémissante, mais résolue :

— Je ne mens pas… Il était huit heures quand je me suis éveillée, quand j’ai soigné Mlle Lavernière, et quand j’ai appelé… Avant, je dormais.

Brusquement, le juge jeta :

— Et comment as-tu enlevé le bâillon que l’on a trouvé dans tes draps ?… dénoué les cordes qui t’attachaient à ton lit ?…

Elle répondit obstinément :

— Je n’avais pas de bâillon, je n’ai pas été attachée.

Le juge s’impatienta :

— Tu es folle de mentir contre toute évidence, Cady !… Comment expliques-tu la présence dans ton