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Quand il eut fini, ses yeux s’attardant sur Cady immobile et attentive, il posa le bracelet sur ses genoux.

— Prends, dit-il laconiquement.

Et appelant un badaud qui passait, il lui demanda impérieusement :

— Cigarette !

L’autre ayant donné l’objet en riant, l’Arabe ne le remercia même pas, alluma la cigarette au feu de la forge et se mit à fumer en silence, son regard insistant ne quittant pas Cady.

Les paupières baissées, un sourire de triomphe courant sur ses lèvres frémissantes, elle prononça bas :

— Tu me donnes le bracelet ?

Il ne répondit pas, immobile, absorbé, une volupté sauvage répandue sur ses traits.

Ils restèrent ainsi face à face, sans parler, jusqu’à ce que la cigarette fût consumée. Alors, d’un geste souple, Cady se leva, tenant le bracelet du bout de ses doigts.

— Tu me le donnes ? répéta-t-elle câlinement.

Il se traîna près d’elle, toujours accroupi, prit le bijou et le passa au poignet de la fillette, autour duquel il dansait.

— Attends.

Il saisit une pince et imprima adroitement une torsion qui rapetissa le cercle.

De ses deux mains agiles, il fit monter et descendre le bracelet, ses doigts caressant l’épiderme velouté du bras de Cady.

Enfin, souriant, en découvrant ses belles dents blanches, il releva les yeux :

— Toi, jolie. Toi, jamais quitter cela, même pour la mort… Toi, souvenir de moi.

Cady inclina la tête avec une reconnaissance sincère et attendrie.

— Je te remercie.