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Et, étendant le bras, il saisit la jeune fille au poignet, l’attira et lui glissa le bijou encore chaud de son contact à lui.

Elle rit, montrant ses dents, une lueur caressante en ses yeux. Et elle secoua la tête.

— Non, Je n’ai pas d’argent.

Il reprit le bijou qu’elle lui rendait, un désappointement répandu sur ses traits à la fois virils et candides.

— Pas d’argent ?… Mais si, toi riche.

Ses yeux inspectaient la toilette de la jeune fille. Elle affirma de nouveau :

— Non, je n’ai plus un sou.

Il lui tendit le bracelet avec entêtement.

— Toi prendre… demain apporter de l’argent.

— Demain non plus, je n’aurai pas d’argent !

— Après, plus tard… n’importe, j’attendrai.

Cady se laissa choir sur le sol, assise comme lui, les jambes ramenées sous elle.

— Non, dit-elle sérieusement, je suis pauvre et je ne peux pas acheter ton bijou.

Il l’étudia avec attention et proféra, l’accent monotone et naïf, tandis que ses yeux intelligents scrutaient profondément la jeune fille :

— Ton mari donnera l’argent.

Elle riait.

— Je n’ai pas de mari.

— Ton papa ?

— Non, non, mon papa n’est pas généreux !

Il reprit le bracelet, le frotta, fit briller l’argent et les pierres, et le tendit encore.

— Joli ! fit-il admirativement.

Cady affecta un air pensif et chagrin.

— Certainement, il est très joli et je l’aimerais bien, mais je ne peux pas l’acheter.

— Pas cher, vingt francs pour toi…

Et, quelque chose lui paraissant défectueux dans le bijou, il prit une énorme tenaille, une lime cassée et retailla, rogna avec soin.