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commençait à s’échapper des lèvres de Mme Darquet.

— Chut !… Laissez-moi l’interroger !…

Et, avec une douceur qui contenait pourtant une certaine solennité et une sourde menace, tenant toujours la main de la fillette dans la sienne, il dit :

— Écoutez-moi bien, Cady… Rappelons les faits… Jeudi dernier, vos parents étant en voyage et ayant emmené votre jeune sœur, vous vous trouviez seule, à Paris, avec votre institutrice et les domestiques… Le repas terminé, le soir venu, les domestiques sont montés au sixième, vers dix heures comme d’habitude. Vous m’avez dit qu’alors vous dormiez déjà, ainsi que votre gouvernante, Mlle Armande Lavernière, dans la chambre que vous occupiez toutes deux… Vous répétez encore la même chose aujourd’hui ?…

Cady, ses longs cils noirs baissés voilant complètement son regard, répondit sans aucune émotion apparente :

— Oui.

— Et dans la nuit, vous n’avez été réveillée par aucun bruit ?

— Non.

— Vous ne vous êtes pas aperçue que votre institutrice se levait, quittait la chambre ?

— Non.

— Vous n’avez entendu aucun cri ? perçu aucun bruit de lutte ?

— Non.

— Vous avez dormi tout le temps ?

— Oui.

Cependant, lorsqu’on vous a attachée et bâillonnée dans votre lit, vous vous êtes éveillée ?

La fillette essaya de dégager sa main de l’étreinte du juge et protesta :

— Je n’ai été ni bâillonnée, ni attachée. Je n’ai