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teraient la compensation de tant d’heures cruelles… Cady, ses larmes taries, écoutait attentive, sérieuse et émue.

— Et ceux-là, dit-elle, les avez-vous trouvés ?

Il eut un mince sourire.

— Je ne suis pas vieux encore, Cady, je cherche et j’espère…

Elle baissa la tête, se serra davantage contre son compagnon et prononça, d’une voix concentrée et douloureuse :

— Attendre, attendre… et puis mourir… Eh bien, moi, j’aimerais mieux, je crois, ne pas attendre, ne pas espérer… et mourir tout de suite… tout de suite !…

— Vous ne savez pas ce que c’est que la mort, Cady !

— Si, si… J’ai vu grand’mère morte… Elle était tranquille. Ils en avaient tous peur… Moi pas. Quand elle pensait et qu’elle parlait, elle avait l’air méchant, et après, les yeux fermés, toute blanche… elle paraissait avoir regret et demander pardon… et pour la première fois j’ai eu envie de l’embrasser. Et puis, j’ai vu des bêtes aussi… Un vieux chien qui souffrait, que chacun chassait à coups de pied… On l’a tué avec un revolver… Il s’est étendu tout doucement… Il avait l’air content de se reposer…

Le jeune homme pressa le bras de l’enfant.

— Tais-toi, Cady !… À ton âge, on ne doit ni parler de la mort ni la connaître !

Elle fit un geste de lassitude suprême.

— Ah ! c’est que, moi, vois-tu, je sais déjà tant de choses !…