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— Je m’en fiche un peu ! cria Robert, énervé. Allons ! Mady, en voilà assez, venez !…

Gentille, l’actrice sourit à La Boustière.

— Ne vous chagrinez pas… Jacques de Caula est libre ce soir, si vous voulez, nous répéterons à huit heures, chez moi… Nous ferons une bonne séance…

Sa main sur le bras de la jeune femme, Robert répéta avec sécheresse :

— Venez, Mady !…

Dans le corridor, tandis que Vriane, avec un regard furtif de leur côté retenait La Boustière sous un prétexte, Robert s’empara des mains de Mady, et les yeux dans ses yeux, son visage tout près de celui de la jeune femme, il jeta d’une voix basse, agressive et jalouse :

— Décidément, c’est votre amant ?

Elle se dégagea, souriant avec une gêne.

— Comme vous êtes drôle, Castély !… Bien sûr que non !…

Il continua avec dépit :

— Je me demande pourquoi vous vous donnez la peine de mentir avec moi, qui ne suis qu’un ami et qui ne serai jamais que cela pour vous !…

— Aussi, je ne mens pas…

Tous deux étaient pâles. En leur unique et absorbante préoccupation d’eux-mêmes, ils n’accordaient aucune attention aux perpétuelles allées et venues du personnel, des ouvriers, des maçons, des électriciens, des charpentiers qui passaient contre eux, chariant des sacs, des planches, emportant des décombres.

— Excusez ! excusez !…

Ils se rangeaient, aveugles et sourds pour ce qui les entourait, sans détacher leurs regards rivés qui essayaient avidement de lire dans l’âme de l’autre.