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Madeleine Jaubert causait avec Joseph-Pol La Boustière, debout devant elle, la couvant d’yeux attendris.

Par la porte ouverte donnant sur une autre salle, un bruit de déclamation monotone venait. L’on répétait les deux pièces un peu partout dans le théâtre, la scène n’étant pas encore complètement aménagée.

Robert eut un sursaut de colère.

— Comment, vous êtes ici, Mady !… Alors, on ne travaille pas aujourd’hui ?…

Il affectait de ne pas apercevoir La Boustière, qui saluait avec embarras : l’auteur parisien l’intimidait extrêmement.

Mady sourit, tendant la main.

— Eh bien, quoi ! l’on vous attendait pour l’ensemble… D’ailleurs, les autres piochent leurs scènes… La caresse de sa voix et de son regard agit instantanément sur Robert. Ses yeux répondirent affectueusement à la jeune femme ; et, se tournant, il serra la main de La Boustière.

— Ça va bien ?

Du reste, sans attendre la réponse de son confrère, il poussa Madeleine :

— Allons, dépêchons.

La Boustière osa objecter :

Mademoiselle Jaubert, vous m’aviez promis de reprendre la grande scène avec Jésus :

Robert protesta :

— Du, tout !… Voici une heure que vous auriez pu employer !… Si vous l’avez gâchée, tant pis pour vous !… Maintenant ma pièce seule doit passer !

La Boustière dit piteusement :

— Mademoiselle était prête, mais Jésus reste chez le directeur, qui le retient je ne sais pourquoi…