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— Voilà !… Avec cela, on atteint facilement l’entresol… Au-dessus l’on n’a pas touché à l’escalier.

L’ascension faite, les deux jeunes gens se trouvèrent dans la nuit, mal dissipée par de rares lumignons, de corridors étroits bondés de vieux meubles de scène, de décors disloqués, de débris de toute sorte. Et, de partout, tombait une fine poussière grise ; de partout surgissait le bruit assourdissant des marteaux, des rabots, des pioches. Incessamment, c’étaient des chocs, des éboulis, des glissements, des craquements ; partout où l’on posait le pied le sol tremblait.

— Jamais cette vieille baraque ne résistera à des assauts pareils ! s’écria Robert.

Sans répondre, Vriane le poussa vivement.

— Dépêche-toi donc ! Nous allons tomber sur les auteurs !… Il ne faut pas que l’on me voie !

Ils laissèrent à gauche une petite pièce dans laquelle stationnaient une vingtaine de messieurs imberbes ou bar- bus, extraordinairement jeunes ou très flétris, et cinq ou six dames de mines diverses auteurs injoués et injouables qui, dès l’annonce de la réouverture des Folies-Parisiennes, avaient envahi l’antichambre directoriale, les poches bondées de manuscrits, s’entêtant à solliciter une entrevue à laquelle se dérobait invariablement Lombez.

Guy et Robert grimpèrent un petit escalier en échelle, longèrent presque à quatre pattes un corridor situé sous la scène, dont on apercevait le plancher éventré que des charpentiers réparaient, en un tintamarre fou.

Très haut, perchés sur des échelles, pendus comme des singes à des échafaudages, des électriciens en bourgeron bleu ajusté sur leur taille mince posaient l’écheveau de leurs fils dont le ruban indéfini traînait partout — piège pour les jambes des passants.

Ensuite, ils parvinrent à une pièce assez spacieuse, où