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le chambraient, le poussaient dans ses derniers retranchements, le visage du directeur tiré en une grimace de macaque entêté ; celui de Madeleine, durci par une étrange volonté de domination, en même temps que, quelquefois, ses yeux se chargeaient d’une séduction, d’un charme ensorceleur.

Enfin, Joseph-Pol La Boustière eut un geste de défaite, accompagné d’un sourire ravi et d’un long regard attendri sur Mady. Il chercha dans sa poche et ébaucha un geste exprimant le regret. Mais, comme continuant sa pensée, Lombez se fouillant, tira un bloc-notes, un stylographe et sur le guéridon d’osier au milieu de la débandade des tasses, commença à rédiger vivement le traité, ou au moins un projet de convention.

Tout à coup, Robert se rejeta en arrière révolté. La Boustière venait de prendre la main à Mady, et, penché, il parlait à la jeune femme, presque contre son oreille, tandis qu’elle souriait, droite, énigmatique, avec aux yeux, une lueur triomphante qui, rapidement, se répandait en tout son visage.

Yvette, d’un signe au Cinghalais qui les servait, s’était fait rapporter du thé et des sandwichs de foies gras qu’elle savourait, absorbée, indifférente, sa cervelle mobile incapable de suivre longtemps un même sujet. Guy semblait s’intéresser fortement aux divers groupes de la salle. Lombez écrivait, biffait, recommençait et, de temps en temps, lisait à mi-voix, rapidement, Joseph-Pol hochait la tête, avec un assentiment discret, ses yeux quémandant le regard de Mady.

Enfin, une dernière rédaction satisfit le futur directeur des Folies-Parisiennes ; il lut, scandant ses mots et vrillant son porte-plume entre ses doigts fins aux ongles carrés, jaunis par la nicotine.

La Boustière, un instant réveillé de son rêve, eut une