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II

Rue Fontaine, Robert suivit l’étroite allée pavée, sombre, encavée par les hautes maisons, traversa un porche, puis un jardinet planté d’arbustes et de quelques arbres, dont la fraîche verdure printanière tranchait avec la misère des écorces encrassées de suie, noires et lisses, plus semblables à des tiges de fonte qu’à des troncs de réels végétaux.

Il passa la tête au travers d’un carreau ouvert découpé dans la cloison d’une loge.

— Mademoiselle Jaubert ?

Une voix claire et jeunette répondit, empressée :

— Oui, monsieur, elle est chez elle… Mais dépêchez-vous, elle va sortir, elle a reçu un « petit bleu » tout à l’heure.

Robert laissa errer avec indifférence ses yeux sur la fillette qui lui parlait. Dix-sept ans au plus, joli visage pâle et rond, où luisaient une petite bouche faite en cerise et des yeux, bruns comme les cheveux en bandeaux, coquettement ondulés. La poitrine criblée d’épingles,