Page:Pert - L Autel.djvu/341

Cette page n’a pas encore été corrigée

femme le plus solide tremplin pour celui qui est décidé à parvenir, coûte que coûte !…

Castély ne releva pas ces paroles, déclarant avec sécheresse :

— Les torts sont de mon côté, il est donc juste que je les assume. Je verrai à organiser la comédie nécessaire pour faire briser notre lien, en te laissant tous les avantages de la demande en divorce…

Suzanne se souleva péniblement de sa chaise-longue et alla jusqu’à la porte.

Ces détails vulgaires de la rupture dépassaient ses forces.

— Henriette ! appela-t-elle, dans une détresse.

Et, quand madame Féraud parut, elle s’accrocha à elle.

— Comment te sens-tu ? demanda Henriette précipitamment, frappée par l’altération des traits de sa jeune amie.

L’autre ne répoudit pas à cette question, qu’elle n’avait probablement point entendue.

— Eh bien, tout est dit, murmura-t-elle avec une angoisse un peu égarée. Nous nous séparons… Je ne serai plus la femme de Robert… Je m’en vais… Où ? Je ne sais pas… Vous ne refuserez pas de m’emmener, n’est-ce pas ?… Je tâcherai de ne pas vous embarrasser long-temps… J’essaierai d’arranger ma vie…

Sa voix s’éteignit ; elle balbutia encore quelques mots sans suite, puis, ses yeux se fermèrent, elle vacilla, elle eût roulé à terre si madame Féraud ne l’eût vigoureusement soutenue de ses deux bras qui l’enlaçaient.

— Monsieur Castély ! cria-t-elle éperdue.

Déjà Robert accourait.

— Elle s’évanouit !…

Comme il se fût emparé d’un trésor — la scène qui