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sément dans la voie que tu as choisie, et moi j’irai mourir dans un coin, au moins paisible.

Robert éclata.

— Ah ! Je comprends la présence de madame Féraud chez moi !… C’est elle qui t’a prêchée !… Le divorce ! elle ne connaît que cela !… C’est le grand remède, le fameux droit de reprise de la femme !

Suzanne fit un geste douloureux.

— Laisse Henriette !… Elle ne sait encore rien de mon projet, et j’ignore si elle m’accordera la permission d’aller me réfugier près d’elle, comme j’en ai l’intention…

Castély eût une révolte.

— Mais, tout ceci est absurde !… Au nom du ciel, ré. fléchis avec calme, ne prononce rien d’irrévocable, ne prends aucune décision en ce moment où tu es sous l’influence d’une découverte pénible, d’une surprise…

Suzanne l’interrompit avec une soudaine fièvre qui alla croissant, à mesure que ses paroles dévenaient plus âpres.

— Ne crois pas cela !… J’ai été longtemps aveugle, c’est vrai… Mais, pendant que tu étais absent, durant l’aménagement de cet appartement où j’ai vu quotidiennement cette femme qui, d’ailleurs, se souciait fort peu de se cacher, elle s’est trahie… Non seulement elle m’a très vite laissé deviner vos relations, mais encore, auprès d’elle, au travers de ses confidences, je n’ai pu m’empêcher de pénétrer les raisons obscures, écœurantes de votre liaison !… Robert, j’aurais pu te pardonner d’avoir une maîtresse que tu eusses aimée !… mais je ne peux plus vivre près de l’amant, de l’esclave, de la chose achetée de cette créature !… Je ne puis tolérer son despotisme, son impudence !… Maintenant que je suis avertie, je ne peux plus voir cette femme venir t’imposer une servitude d’amour, te plier à son caprice sen-