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Le roman annoncé était bâclé d’aprés la pièce par un troisième personnage qui resterait dans la coulisse, et dont le travail anonyme serait misérablement remunéré.

Castély signait la pièce le premier et touchait intégralement les droits, se réservant encore les deux tiers de ce que produirait la vente du roman, que le succès présumé de la pièce pousserait.

Le journaliste implorait :

— Ne me donnerez-vous pas quelques indications sur cette œuvre que l’on attend avec tant d’impatience ?…

Robert secoua la tête avec décision :

— Oh ! cela est impossible ! Rien n’est funeste comme de parler trop tôt d’une œuvre dramatique !…

— C’est une thèse ?… un sujet d’actualité, n’est-ce pas ?

— La thèse générale, je puis vous la dire. Elle est audacieuse et neuve… au moins au théâtre, et nul de mes confrères ne l’a encore mise à la scène… Cela roule sur la question du droit de procréation à volonté que j’exige pour la femme.

Ravi de cette indication précieuse, le jeune publiciste remercia son interlocuteur avec effusion :

— Oh ! je vais avoir un article des plus intéressants ! — Demain, si vous voulez bien m’en donner l’autorisation, je reviendrai avec notre photographe, et nous prendrons quelques intantanés. Je vous prierai aussi de me remettre quelques coupures des meilleurs articles qui ont été publiés sur vos pièces, et des photographies de vous enfant et de votre villégiature. Le public adore ces détails d’intimité, vous savez…

Robert se rappela des épreuves prises jadis, pendant son voyage de noces, dans la belle propriété appartenant à des alliés de sa femme.

— Oui, oui, je vous procurerai cela.

Il ne s’expliqua pas autrement ; il était inutile de spé-