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tairement fermé les yeux sur sa faute, et bien accueilli son enfant à elle…

Sèchement, la voix blanche, Robert Castély l’interrompit :

Voulez-vous me permettre de lire seul, sans interruption et sans commentaires de votre part ?… Je préfère cela pour juger l’œuvre.

La Boustière se leva avec embarras.

— Bien ! Bien ! Comme vous voudrez !… Est-ce que je dois vous laisser seul ?… Je puis m’en aller…

Robert fit un geste d’indifférence.

— Non, pourvu que vous ne me parliez pas pendant que je parcourrai ces pages, cela suffit.

La Boustière fut s’asseoir sur un petit canapé à l’extrémite du salon, promettant humblement :

— Je ne prononcerai pas un mot.

De longues minutes de silence absolu s’écoulèrent.

Lorsque Castély eut terminé sa lecture qu’il avait occomplie sans un repos, sans détacher ses yeux de la succession des feuillets, il était très pâle.

Il dit simplement :

— C’est une chose infiniment belle.

Ces mots sonnèrent frappauts, dans la paix muette du lieu.

L’auteur tressaillit, des larmes emplirent ses yeux. Il balbutia — Vrai ?

Robert se leva et jeta le manuscrit sur la table, comme il se fût débarrassé d’un remords, d’une chose sanglante, pleine d’épouvante.

— Oui, c’est très beau, murmura-t-il d’une voix altérée.

Puis, soudain étourdi, il revint en chancelant vers son siège où il se laissa tomber, la tête dans ses mains, empli d’il ne savait quelle intense émotion complexe…