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XI

Sous la tente dressée au milieu de la plage déserte, l’ombre était crue, en opposition violente avec la clarté du sable et surtout avec l’étendue de la mer, qui scintillait intensément, sans couleur, rien que de métal en fusion, à l’incessant clapotement muet, éblouissant de mille prismes changeants.

Ce n’étaient plus le soleil discret dans sa pourtant vive lumière, le soleil pour ainsi dire parisien de Trouville, ni les brumes claires et fraîches du pays normand.

L’on était au Croisic qui, aux jours d’août, donne l’illusion d’une côte beaucoup plus méridionale, avec l’ardeur excessive de son ciel achevant de cuire les sables d’or semés des diamants du mica, effritant les masses de granit… ces roches immenses, si pareilles à des cathédrales écroulées, à des châteaux-forts démantelés que, malgré soi, l’œil s’attarde à essayer de préciser en ces pierres d’anciens contours détruits.

Plus loin que Port-Lin, la plage bordée d’élégantes villas, où les baigneurs s’entassent, madame Henriette