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— Je vais appeler Viviane, dit-elle en se levant.

Lorsqu’elle passa près de Robert, sa main qu’elle avait jolie, se posa sur l’épaule du jeune homme, dans un geste familier.

— Plaisez à ma fille, conseilla-t-elle en souriant de tout l’ivoire choisi de son râtelier. Vous aurez en elle un sérieux appui…

Mais, malgré les appels, les ordres réitérés de la comtesse, transmis par les soubrettes agiles qui paraissaient habituées à voler sans cesse du haut en bas de la maison, mademoiselle Viviane refusa obstinément de quitter l’atelier. Elle était en train d’y donner une leçon d’art dramatique à un jeune naturel du pays, chez lequel, paraît-il, elle avait récemment découvert un exceptionnel tempérament artistique qu’elle s’efforçait de développer.

Cependant, Mme de Mamers ayant recouru au petit téléphone qui mettait les appartements de Viviane en communication avec les pièces du rez-de-chaussée, et ayant vivement bataillé, elle eut gain de cause et força la consigne.

— Montons, dit-elle à Robert. Léoni nous attend.

Au troisième, le jeune homme et sa compagne pénétrèrent dans une immense pièce au plafond vitré.

Chatoyant de couleurs, ce lieu se caractérisait par une abondance exagérée de fleurs, de parfums et de divans.

Au centre, sur une ottomane, se tenaient assis l’élève — un grand beau garçon brun vêtu d’habits de matelot, à la tignasse frisée, aux yeux noirs intelligents et caressants dans la peau fine du visage uniformément hâlé — et le professeur qui se leva, d’un geste souple et vif, pour accueillir ses visiteurs.

Viviane était une petite femme maigre, nerveuse, très