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comme Robert avançait la main, soudain gagné d’une impatience à la dévêtir.

Il s’arrêta, étonné :

— Pourquoi ?

Elle poursuivait son déshabillage avec tranquillité.

Les petites voluptés puériles m’agacent, expliqua-t-elle. Je ne suis pas de celles qui s’émeuvent à la seule idée de montrer leur corset à un monsieur, et je trouve stupide le monsieur qui défaille parce qu’il aperçoit une femme en jupon de dessous.

Robert alluma une seconde cigarette, avec un calme un peu affecté.

— Parfait !…

Pourtant, il s’énervait devant cette femme qui, les épaules, les bras nus, sculpturaux, la gorge superbe rendue libre sous la chemise de batiste, le corset enlevé, venait de passer sur sa quasi-nudité une robe japonaise de satin pâle, d’un gris à reflets roses.

Elle lui enleva sa cigarette d’un geste décidé ; et, souple, singulièrement provocante, s’étendit avec lui sur le canapé.

— Je te veux !… murmura-t-elle, en un souffle qui embrasa tout à coup le jeune homme, comme traversé par ce désir ardent.

— Ah ! tu es belle ! balbutia-t-il, l’étreignant, éperdu.

Elle s’abandonnait à ses baisers, à son enlacement, à ses caresses, le buvant elle-même de lèvres frémissantes…

Néanmoins, lorsqu’il eut un geste plus osé, elle glissa d’entre ses bras, se défendit ; il insista, ne comprenant pas. Toujours, elle demeura victorieuse.

— Enfin, quoi donc ? Pourquoi te refuser ainsi ? questionna-t-il dans un suprême désordre sensuel et cérébral.

Mais, à une phrase nette qu’elle lui glissa dans l’oreille, il se redressa, soudain dégrisé.