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— Non, à quoi bon !… Rien ne fera que nous nous entendions ! dit-elle amèrement.

Il persista, la voix dure :

— Pardon ! Je vois que c’est indispensable !…

À cet instant, Mady lui était odieuse, et Suzanne se silhouettait dans son esprit, revêtue d’harmonieuses couleurs.

— Vous savez et vous saviez parfaitement que je suis marié, et que, par conséquent, il ne pouvait pas exister entre nous de liaison proprement dite… Vous me rendrez cette justice que je ne vous ai même pas courtisée, et qu’en somme, un certain soir, vous m’avez en quelque sorte enlevé, mis dans l’impossibilité, sous peine de ridicule, de rester dans les bornes amicales que je m’étais peut-être bien prescrites…

Elle tenta de l’arrêter :

— Je ne dis pas le contraire !… Oui, c’est moi qui vous ai provoqué… moi qui me suis donnée… Et, après avoir pourtant paru goûter une joie égale à la mienne, vous ne m’avez pas même épargné l’amertume de vous écarter de ma route… de vous reprendre après avoir semblé vous livrer… alors que moi, je m’étais faite vôtre, corps et âme…

Il l’interrompit :

— C’est justement parce qu’il me semblait que vous preniez l’aventure trop sérieusement que j’ai voulu la réduire à ce qu’elle devait être une simple curiosité de part et d’autre, un emballement, un soir d’énervement…

Elle eut une protestation :

— Ah ! comme vous me traitez !

— Vous me comprenez mal !… Je ne pense rien de blessant pour vous… Je veux dire encore une fois que ma vie est donnée… que j’ai une femme que j’aime… et que celles qui éprouveront une fantaisie pour moi doi-