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Robert eut un geste de mauvaise humeur et prononça avec sécheresse :

— Je ne sais pas ce que signifie cette phrase stupide ! Je t’ai répondu sérieusement… Dispense-moi de discuter des insanités.

Le visage caché dans ses mains, elle pleurait, par petits sanglots doux.

— Ah ! Robert, j’ai tant de chagrin ! balbutia-t-elle plaintivement.

Il s’écria avec sincérité : — Mon Dieu, mais de quoi ?…

Le brusque affolement qui lui et la jeune actrice — les avait jetés aux bras l’un de l’autre, avait été sans lendemain ; et, vraiment, la conscience de Robert ne lui reprochait rien à l’égard de Suzanne. Il eût éprouvé plutôt un secret remords vis-à-vis de Mady, qu’il devinait affectée de son recul.

— Suzanne gémit : — Tu ne m’aimes plus !

Autrefois, il se fût ému de ce reproche, et la scène se serait terminée par des baisers et des larmes. Maintenant, il répondit avec lassitude :

— Je t’en prie, épargne-moi… J’ai assez de soucis…

— Si tu veux que nous sortions de nos embarras, étudie-toi à ne pas m’énerver, à ne pas me rendre le travail impossible.

Elle sècha ses larmes courageusement.

— C’est bien… Je ne t’ennuierai plus.

Mais comme, prenant un ouvrage de couture, elle se dirigeait vers le cabinet de Robert, il l’arrêta, un peu gêné :

— Non, voudrais-tu… Enfin, aujourd’hui, laisse-moi seul…

Elle courba la tête, assommée par ce coup inattendu. Jusque-là, silencieuse et discrète, ne parlant que lorsque l’écrivain l’interrogeait, la consultait sur des passages