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ment emprunté d’une jeune femme que des ennuis domestiques forcent momentanément à un service ridicule. Elle recula, interdite.

— Monsieur Sallus !…

Que venait faire ce forban chez eux ?… Apporter une aide, ou essayer de pressurer encore l’auteur qu’il tenait sous sa griffe ?

Il la dévisageait, impertinent.

— Tiens, c’est vous ?… Qu’est-ce qu’il vous prend de faire la soubrette ?

Elle sourit avec aplomb.

— Mais, la nécessité ! plus personne ici… tout mon personnel est à la porte !… Une révolution !…

Il la poussait légèrement.

— Ah ! bon ! Vous me conterez cela une autre fois. Castély est là ?

— Oui, oui !… Il travaille dans son cabinet.

— Vraiment ?… J’aurais plutôt cru qu’il dormait.

Il ouvrit d’un coup de pied la porte de boiserie blanche sur laquelle sa bottine laissa une trace visible, et il pénétra dans la pièce. Robert, penché sur son bureau, eut un sursaut qui eût pu faire croire, qu’ainsi que le critique l’avait dit, il sortait d’un assoupissement.

— À quoi diable travaillez-vous là ? s’écria Sallus, s’emparant avec indiscrétion des papiers que, par instinct, le jeune homme essayait de lui dérober.

— Mais, pas grand’chose, dit Castély gêné, de la besogne en retard…

C’étaient deux ou trois chroniques ou nouvelles grivoises et idiotes, extirpées péniblement de son cerveau rebelle à ce travail ingrat qu’il exécutait sans goût, poussé par le besoin d’obtenir de nouvelles avances dans quelques journaux galants auxquels il collaborait secrètement.