Page:Pert - L Autel.djvu/171

Cette page n’a pas encore été corrigée

au Théâtre-Moderne, et dont les journaux enregistraient le succès, ne rapportât pas de grosses sommes à l’auteur. Et, patientant auparavant, ils se déchaînaient aujourd’hui, courroucés par ce qu’ils croyaient de la mauvaise volonté chez leur débiteur.

Madame Féraud restait interdite devant le mystère dévoilé des combinaisons que Robert avait dû accepter de la part de Maurice Sallus.

— Quelle abomination !…

Elle, aussi, avait cru que le succès littéraire de Castély était en même temps un important bénéfice pécuniaire ; et, elle s’en réjouissait pour ses jeunes amis, car, sans savoir exactement combien leur vie était précaire, elle les devinait gênés :

Maintenant, elle se désespérait.

— Que faire ?

À elle aussi, la vie était difficile, bien qu’elle passât pour riche. L’état de santé de ses fillettes la forcait à de grosses dépenses, et tous ses revenus avaient strictement leur emploi.

Elle eut une idée vraiment maternelle, le cœur navré de voir la jeunesse, la beauté, les forces de Suzanne sombrer dans ce combat trop âpre pour sa frêle nature :

— Écoutez… Faites ceci… Accompagnez-nous ; venez passer les mois d’été au Croisic, chez moi ; j’ai une grande maison où vous serez la bienvenue… Vous reprendrez de la santé, de la vigueur, pour recommencer la lutte à l’automne prochain…

Une lueur passa dans les yeux de Suzanne.

Mais, aussitôt, elle secoua la tête, sombre et découragée.

— Merci de votre pensée… Ce n’est pas possible.

— Pourquoi ?

— Je ne puis laisser Robert.