Page:Pert - L Autel.djvu/169

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

VII

On touchait aux derniers jours de juin. Une chaleur vraiment estivale enveloppait Paris. Tous ceux que des attaches ne retenaient pas à la ville, tous ceux qui peuvent se donner le luxe précieux du déplacement songeaient à partir.

Ce matin-là, de bonne heure, Madame Henriette Féraud, sonnant à la porte de l’appartement des Castély, eut l’étonnement de voir Suzanne ouvrir la porte, dans une tenue inusitée de ménagère : un vieux peignoir relevé dans la ceinture, de gros gants couvrant ses mains, ses jolis cheveux blonds non peignés auréolant son visage pâli, singulièrement creusé et fané.

— Tiens ! s’écria la jeune femme gaiement, vous avez renvoyé votre domestique ?

— Oui, répondit Suzanne avec contrainte.

— C’est comme moi… je pars pour le Croisic, seule avec mes filles… Je prendrai quelqu’un du pays. — Est-ce que je puis entrer cinq minutes sans vous déranger ?