Page:Pert - L Autel.djvu/149

Cette page n’a pas encore été corrigée

— Va donc au téléphone et débrouille-toi. C’est insipide, on ne peut pas compter sur toi !…

La Boustière s’accrochait à lui, suppliant.

— Vous n’avez pas oublié mes cousins Lavigne ?

L’autre s’échappa :

— Eh ! mon cher monsieur, croyez-vous que j’aie dans la tête les noms de tous ceux à qui l’on a envoyé des invitations !…

— C’est que je tiens essentiellement à ce qu’Angèle applaudisse ma pièce.

Le directeur haussa les épaules, bourru :

— Angèle vous applaudira.. Espérons qu’elle ne sera pas la seule !…

— Comment ! Après une soirée comme celle d’hier vous avez des craintes ?

Lombez le considéra avec stupeur.

— Alors, vous êtes content, vous ?… Allons, tant mieux, vous n’êtes pas difficile !…

Joseph-Pol tombait de son haut.

— Vous estimez donc que le succès ne s’est pas assez nettement dessiné ?

Une fureur ravagea le visage maigre et parcheminé du directeur ; il ouvrit une gueule agressive ; puis, subitement, il se détourna, ronchonnant :

— Encore un succès comme celui-là, et nous fermons après-demain…

La Boustière resta coi, paralysé. — Ah ?…

Des roulements continus, venant du dehors, annonçaient que les voitures amenant les spectateurs commençaient à arriver. Lombez s’empara de Castély.

— Venez voir la ménagerie que nous aurons ce soir… J’espère que cela marchera mieux qu’hier… J’ai lavé la tête à cette fripouille de Sallus…

Dans une pièce vide et noire attenant à son cabinet,