Page:Pert - L Autel.djvu/146

Cette page n’a pas encore été corrigée

Et il avait décidé de faire part de ses projets à la jeune fille, le soir même, à l’issue de la représentation.

Il ferma audacieusement la porte de la loge sur Castély et La Boustière, qui les suivaient.

— Personne que nous deux, messieurs !

Très rouge, décontenancé, La Boustière fit le geste de s’asseoir sur une chaise qui traînait dans le corridor. La voix tremblante de colère, Robert se récria :

— Vous n’allez pas faire le factionnaire devant cette porte ?… Venez chez Lombez !

Le gros garçon courba la tête, penaud, balbutia quelques paroles inintelligibles et suivit docilement le jeune homme qui gagnait avec rapidité le cabinet du directeur.

Mais ils tombèrent sur un poste d’électriciens qui, fenêtres ouvertes, allaient et venaient de l’intérieur de la pièce au balcon, qui donnait sur la rue, s’activant pour poser les derniers cadres sur lesquels auraient déjà dû étinceler le titre des deux pièces.

— Quel courant d’air !… C’est insoutenable !… Allons chez Vriane…

Dans la petite pièce devenue très confortable, tendue de tapis de faux Orient, bourrée de divans et de coussins, Guy de Vriane, assis à son bureau, écrivait, répondant quelques monosyllabes aux cris de pintade poussés par mademoiselle Yvette Lamy, debout devant lui, toute crispée, rouge et encolérée.

Les auteurs, arrêtés à la porte, surprirent ces paroles, jetées sans ménagement par sa petite bouche mignarde de rose pompon.

— Non, on n’est pas rosse, mufle à ce point !… Mais tu ne m’as pas regardée, mon petit, si tu crois qu’on me monte le coup !… Tu ne me feras pas rater cette occasion-là, je t’en réponds !… Ce monsieur montera dans