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VI

La première représentation de la Résurrection du Christ et de la pièce de Robert Castély allait avoir lieu ce soir-là.

La veille, la répétition générale n’avait apporté aux artistes et au jeune auteur qu’énervement et indécision. Seul, Joseph-Pol La Boustière, transporté hors des réalités de l’heure, nageait dans un rêve de béatitude.

La plupart des critiques de grands journaux n’étaient pas venus, se réservant pour la première. La salle, à demi vide, avait cette nonchalance, cette veulerie et ces brefs enthousiasmes de commande que l’on observe en ces soirs où les places sont distribuées presque uniquement à des amis, dont l’approbation menteuse, factice, est doublée d’une rosserie si parfaitement apparente.

Maurice Sallus lui-même, bien qu’intéressé pourtant au succès des deux pièces, avait paru les lâcher complètement.

C’était donc le soir de la première que la bataille serait livrée.