Page:Pert - L Autel.djvu/136

Cette page n’a pas encore été corrigée

ses et les fatigues de cette nuit !… Quel plaisir trouvez- vous à me faire souffrir et à me regarder souffrir !…

Il la contemplait avidement.

— Tout ce que vous dites, c’est reconnaître que vous m’aimez. Alors, pourquoi vous refuser ?… Soyez à moi… ma femme,’ma maîtresse, ce que vous voudrez ! Vous savez bien que vous n’avez qu’à me commander… Je vous obéirai…

Elle avait recouvré son énergie habituelle, bien qu’une douleur, un trouble sonnassent toujours dans son accent.

— Ce soir, comme autrefois, comme plus tard, je vous répéterai exactement les mêmes paroles, Julien… Si j’étais libre, je serais votre femme…

Il s’écria :

— Vous l’êtes, libre !

Elle riposta avec une pareille vivacité :

— Selon la loi, oui, mais non pas selon ma conscience !…

— Vous vous créez des devoirs absurdes !…

Elle répondit âprement.

— Appréciez mes idées comme vous l’entendrez, je n’en changerai pas !…

Julien fit un grand geste, se jeta sur le divan et reprit d’un ton plus calme, avec une obstination :

— Vous savez parfaitement que je serais un père dévoué pour vos filles ?

Elle sourit avec une ironie énervée :

— Ne prononcez pas de ces lieux communs !… Vous leur enlèveriez leur mère, voilà tout !…

Il eut une révolte rageuse :

— Et, après tout ?… N’avez-vous pas le droit d’être heureuse, de vivre ?… Est-ce à votre âge que l’on se sèvre des joies d’amour, pour se faire la gardienne, l’es-