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reuses par toutes les péripéties de la joie, de la passion, de la souffrance, de la douleur, du désespoir, afin de jouir, non pas précisément de leur torture — il n’avait rien de sadique — mais de l’intensité de leurs sensations, que son cœur et son être à lui étaient inaptes à ressentir.

Fils d’un modeste imprimeur libraire de Nevers, il avait seize ans lorsque son père mourut. Sa mère, dont le père avait été officier d’artillerie, se mit alors bravement à la tête du commerce, dont jus- que là elle s’était tenue à l’écart ; et, très vite, elle le poussa jusqu’au point de prospérité le plus élevé qu’il put atteindre en cette ville de médiocre importance.

À dix-huit ans, le jeune homme — de son nom véritable Robert Dalayrac — quittait le collège et déclarait sa vocation littéraire à sa mère. Bien que secrètement déçue qu’il refusât d’accomplir son rêve — l’École Polytechnique. — Madame Dalayrac lui promit son aide, un peu rassurée par l’énergie de Robert et l’exposition nette de ses projets élaborés et mûris depuis plus de deux ans.

Lors de son départ pour Paris, sa mère lui assurait un revenu suffisant pour vivre et lui donnait les deux lettres qu’il réclamait. La première était destinée à l’éditeur qui était dans les meilleurs termes avec la librairie de Nevers ; la seconde, adressée à une personnalité parisienne fort connue,