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chargé. Essayages, emplettes de toutes sortes, expositions à visiter, mariages, enterrements, consultations chez le docteur, le dentiste, l’homme d’affaires car Belle tripotait avec ses revenus personnels conférences avec des intimes pour l’organisation d’une foule de projets toujours en train. C’était une liste interminable, d’une diversité et d’une monotonie sans pareilles.

Madame de Jonquier, comme beaucoup de Parisiennes, mettait sa gloire et son bonheur à posséder un cercle de relations le plus étendu possible. Peu difficile sur la qualité ou la nationalité de ses connaissances, les happant partout où elle les trouvait, c’était la quantité surtout qu’elle visait. Elle tenait une comptabilité de ses amitiés, et notait avec soin chaque nouvelle acquisition. C’était toujours avec une orgueilleuse satisfaction qu’elle passait en revue son carnet alphabétique bondé de noms et d’adresses, ou qu’elle plaçait négligemment à la portée des visiteurs un exemplaire du Tout-Paris, criblé des petites croix à l’encre rouge dont elle pointait ses connaissances.

À vrai dire, les relations intimes de Belle étaient fort restreintes. Bien qu’il n’y eut pas eu esclandre public, les orages du ménage du Jonquier n’avaient pu demeurer entièrement inaperçus du monde. Beaucoup de femmes rigides ou timorées avaient posé entre elles et Belle cette barrière im-