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d’approcher du fumoir où il sommeillait ou souffrait seul, rigoureusement enfermé… Il n’avait plus proposé à Charlette de l’emmener au Bois, et la jeune fille n’osait solliciter de lui cette faveur qui l’eût ravie, car ses matinées étaient particulièrement tristes.

Belle, se levant tard, ne supportait pas qu’on fit le moindre bruit dans l’appartement pendant qu’elle reposait. Une toilette minutieuse, où elle n’admettait qu’Annette, la conduisait à onze heures, moment auquel elle quittait la maison pour n’y revenir que vers trois heures, déjeunant habituellement chez des amies, ou prenant une tasse de thé et quelques sandwichs en route, entre les multiples et, puériles occupations qui se disputaient ses journées. Ensuite, elle se rhabillait et repartait faire des visites jusqu’à l’heure du dîner, qui, trois ou quatre fois par semaine, était encore le signal d’une nouvelle toilette et d’un nouveau départ.

La plupart du temps, la mère laissait sa fille à la maison ; mais, lorsqu’elle emmenait Charlette, c’était pour celle-ci un véritable cauchemar que cette course à pied, en voiture, parfois en tramway, où Belle se lançait, pressée, haletante, consultant sans cesse un calepin rempli d’hiéroglyphes, n’ayant de paroles que pour de brèves instructions, ou pour se lamenter de tout ce qu’elle devrait laisser de côté sur son programme de la journée, toujours trop