Page:Pert - Charlette.djvu/45

Cette page n’a pas encore été corrigée

Charlette se désola.

— Est-ce que je sais !… Je n’ai pas de robe ! — Surtout, c’est parce que j’ai beaucoup pleuré. — Mais, si j’avais su qu’il était là !…

Et, confidentiellement :

— Tu ne sais pas ? — Là-bas, je m’endormais tous les soirs en lisant un de ses romans, pour tâcher d’en rêver…

— Ça réussissait ?

— Non mais j’espérais toujours. — Tu penses comme cela aurait été joli si j’avais rêvé que j’étais une de ses héroïnes, et que j’aurais vécu leurs histoires ! C’est si bon de rêver en dormant !… On n’a plus cette bête de raison qui vous gâte tout quand on rêve éveillée…

Samela la regardait en souriant.

— Ah ! petite fille !…

Puis, plus sérieusement :

— Il y avait ce soir à table encore deux personnes… madame Lechâtelier et son fils, qui a vingt-huit ans, et qui est « dans les affaires ».

Sans relever le ton hostile avec lequel Samela soulignait la profession de l’inconnu, Charlette l’interrompit.

— Ça m’est égal… Parle-moi de mon romancier… Comment est-il ? Je suis sûre que je me le figure très bien…

Samela secoua la tête.