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— Mon Dieu, jamais tu ne seras prête !…

Les bras noués autour du cou de sa mère, Charlette se câlinait avec délices sur la poitrine savamment sanglée de la jolie femme.

— Qu’est-ce que cela fait ?… Oh ! je suis si contente, mère… petite mère chérie !…

Belle se débarrassa doucement de ces bras frêles qui résistaient.

— Voyons, Charlette, sois raisonnable.

Et, ses regards tombant sur la silhouette mignonne de sa fille debout devant elle, la tête un peu penchée, les yeux brillants et humides, la bouche esquissant un sourire qui pourrait bien finir par la crispation d’un sanglot, ses cheveux auréolant son visage pur d’une mousse lumineuse où la clarté se jouait — exquise statuette de l’adolescence — Belle eut un cri de déception.

— Mon Dieu, comme tu es petite !… Comme tu parais enfant !…

La marier, était-ce possible ? — Dire qu’elle avait rappelé Charlette, un projet plus qu’ébauché, un fiancé tout prêt ! — Et, un pli se creusant entre ses sourcils, Belle violemment contrariée s’écria :

— Mais, que m’a donc écrit ta grand’mère que pendant ces derniers mois tu t’étais énormément développée, que tu t’étais transformée !…

Charlette balbutia, s’excusant :

— Oui, maman, j’ai grandi, je t’assure… quatre