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Et elle ouvrit une porte. Charlette n’eut pas un regard pour la pièce où elle entrait.

— Papa ? fit-elle brièvement, une étrange angoisse l’étreignant.

— Monsieur est chez son docteur. Mademoiselle sait que monsieur suit un traitement pour son foie ?

La jeune fille hocha lentement la tête. Oui, la santé de son père, les longs séjours aux eaux, voilà les raisons qu’on lui avait données lorsque, cet automne, sa mère n’était point venue au Mesnil, et quand, les années précédentes, elle s’y rendait seule…

Son cœur se gonfla soudain d’appréhension.

— Mon Dieu, il n’est pas plus mal ? jeta-t-elle avec une véhémence dont l’éclat dans la chambre muette la fit aussitôt rougir.

La femme de chambre la regarda avec surprise, et, se pinçant les lèvres avec un blâmé de ces manières campagnardes :

— Mais non, mademoiselle, seulement monsieur a naturellement besoin de se soigner.

Charlette se laissa tomber sur un siège et ne questionna plus. Pendant ce temps, Augustin dépo sait les malles sur le tapis du petit salon dont on avait fait une chambre en y dressant une couchette et en encombrant la fenêtre d’une toilette.

— Mademoiselle veut-elle que j’ouvre ses caisses ? demanda la camériste d’un ton froid, peu satisfaite