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suivi le général dans toutes ses garnisons, et, à la mort de celui-ci, étant devenu espèce de majordome du château du Mesnil, près de Beaupréau, où la veuve s’était retirée.

— Augustin, c’est ma bonne, avait coutume de dire Charlette, que l’excellent garçon adorait, et dont il s’était fait l’esclave et le mentor pendant les quatre années que la jeune fille venait de passer chez sa grand’mère. La générale, une ancienne mondaine fort coquette s’était, en vieillissant, plongée dans la dévotion, et s’occupait fort peu de sa petite-fille, tout à fait indifférente de l’éducation fantaisiste que donnait à celle-ci une succession d’institutrices mal choisies, indulgente à la quasi intimité de Charlette et de l’ancien soldat. — Camaraderie qui d’ailleurs se produit souvent dans les familles militaires entre les enfants et l’ordonnance, qui tient une place toute spéciale dans la maison.

La voiture débouchait sur le boulevard de Courcelles ; Charlette ne pouvant plus contenir sa joie, dansait sur les coussins usés.

— Voilà le parc Monceau !… Augustin, dans une minute nous serons rendus !… Quatre ans que je n’ai vu tout cela, crois-tu, et que je m’en souviens si bien ! Là, oh, tiens, c’est là ! Tu vois bien le gros marronnier derrière la grille ?… c’est là que je me suis fendu le front, tandis que le garde courait après moi parce que j’avais traversé la pelouse ! —