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— Je vous enlève mademoiselle Charlette pour quelques instants… j’ai quelque chose d’intéressant à lui montrer…

Comme la jeune fille se dirigeait vers le bar où sa mère et les Américaines se trouvaient encore, il la poussa légèrement dans une direction opposée, lui tendant sa jaquette de fourrures qu’il avait prise.

— Non, laissez donc Mrs William H. K. Potter dans son thé ! — Venez voir les rennes.

Charlette sourit, mise à l’aise par la familiarité amicale du romancier, le cœur épanoui du bonheur de l’avoir retrouvé.

— Je les ai déjà admirés — ils sont affreux.

Et, furtivement, elle examina son compagnon. Avec ses traits fins et énergiques, sa tournure svelte, la gaieté répandue sur son visage, rajeuni par l’exercice, la distraction de son voyage récent, le repos intellectuel de ces quelques jours, l’oubli de ses préoccupations et de ses soucis, il paraissait à peine trente ans.

En rencontrant son regard, le sourire, l’imperceptible frémissement de ses lèvres, un brusque rappel, une immense confusion la fit défaillir, une rougeur au front… il lui sembla sentir le bras de Hallis autour d’elle, son baiser dominateur…

Du reste, il paraissait désireux de faire oublier à la jeune fille ces souvenirs de leur dernière rencontre, l’étourdissant de paroles quelconques, de