appuya sa joue sur l’oreiller, près du visage de Belle.
— Maman ! fit-elle en un élan timide.
Mais, madame du Jonquier se recula avec impatience.
— Ah ! Charlette, pas d’enfantillages !… Tu n’es plus un baby pour venir te faire câliner !… surtout à cette heure-ci et quand je tombe de fatigue ! — Tu es assez âgée pour songer un peu aux autres !…
La jeune fille se redressa, balbutiant :
— Maman, si tu voulais…
Belle, les yeux fermés, se nichait dans la toile fine bourrée de moelleux duvet.
— Va, dit-elle sans écouter. Va-t-en tout de suite, et éteins l’électricité, elle me brûle les yeux, même quand je les tiens fermés.
Charlette tenta un dernier effort.
— Maman, laisse-moi dormir près de toi… là, sur un fauteuil, si tu veux… j’ai peur dans ma chambre, toute seule…
Cette fois, Belle s’indigna.
— Ah ! c’est trop fort !… Tu deviens folle ? Peur ?… mais, tu retombes en enfance ?…
Puis, avec une sécheresse :
— Allons, en voilà assez !… Fais-moi le plaisir d’aller te coucher immédiatement.
Charlette recula.
— Bien, maman, je m’en vais, fit-elle, navrée.