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brillant, se préparant à chanter. Hallis, au milieu du salon, installé dans un fauteuil profond, sa jolie tête fine appuyée au dossier du meuble, une lassitude ombrant ses yeux, commandait d’un geste le silence, déclarant qu’il adorait écouter la voix humaine en tout recueillement.

— Quelle délicieuse main a monsieur Hallis ! fit Mrs. Warnet à l’oreille de Belle, en un chuchotement que tout le monde entendit.

Assise sur un pouf bas, tout près du maître, le contemplant avec une adoration, mistress Potter se penchait, presque nue, étincelante de paillettes d’argent dessinant de capricieux méandres sur le tulle transparent de sa robe : semblant un merveilleux lis blanc et rose qui s’offrait.

Samela chercha des yeux le mari de cette belle créature, et l’aperçut, tout près de lui, nullement préoccupé de l’attitude languissante et provocante de sa femme auprès du romancier. Rencontrant les regards du peintre, l’Américain s’approcha, et, sortant avec difficulté tout ce qu’il possédait de français :

— Jolie musique, jolies femmes, jolie soirée, monsieur ! fit-il bref et solennel.

Samela s’inclina, dissimulant une envie de rire.

— En effet, monsieur.

L’étranger désigna du doigt Hallis, et proféra