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Elle le considéra.

— Pourquoi ?

Il eut une vivacité :

— Ne voyez-vous pas que c’est un fiancé ?

Charlette sourit, son cœur bondissant de joie, car elle avait cru percevoir une jalousie dans les paroles de Hallis.

— Quelle folie ? murmura-t-elle.

Du reste, ils furent aussitôt séparés par Mrs. Potter qui réclamait le romancier. Tous les hommes étaient revenus du fumoir, on s’asseyait pour écouter le duo de piano et violon. Pendant tout le temps que le morceau dura, les Américaines causèrent avec Hallis, modérant à peine les éclats de leurs voix chantantes, tenant l’écrivain entre elles, sur un étroit canapé, le couvrant presque de leurs jupes, l’enveloppant des gestes de leurs bras nus. Mais à présent, Charlette n’était plus jalouse. Très sage, assise dans une vaste bergère, un peu à l’écart, elle s’éventait avec dignité, et, deux fois, elle sourit malicieusement, ayant rencontré le regard de Jean qui la cherchait.

Lorsque, la sonate terminée, on recommença à circuler, Samela rejoignit sa petite amie. Les alternatives de tristesse et de bonne humeur par où la jeune fille avait passé pendant la soirée ne lui avaient pas échappé, mais les causes lui en demeuraient lointaines.