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CADY REMARIÉE



I

La calme et pure nuit méridionale, illuminée de lune, régnait si victorieusement que l’on eût dit que la terre entière en était enveloppée.

Bien que l’on fût en octobre, l’air du soir restait chaud, imprégné de cette senteur de jasmin, de romarin, de roses perpétuellement fleuries qui abolit toute idée de changement de saison en ce coin privilégié de la Riviera italienne.

Assis dans l’ombre du péristyle à colonnes avançant devant la somptueuse villa, Maurice Deber fumait un cigare à l’âcre parfum, sans geste, le regard intensément fixé sur l’extrémité de la terrasse.

Entre les masses sombres des palmiers et des pins, dans l’espace libre inondé de clarté métallique, une silhouette féminine toute mince et blanche apparut, glissant doucement, puis s’immobilisant dans la contemplation du lointain ténébreux.